Témoignage de Mawa, arrivée de Guinée en Belgique à 16 ans avec son enfant de 8 mois.
Je suis une réfugiée guinéenne. J’ai quitté la Guinée suite à un mariage forcé. J’ai subi des violences physiques et de la maltraitance de la part de mon mari. J’ai fui mon pays après cinq mois de mariage. J’ai été aidée par la maman de ma meilleure amie qui m’a trouvé une personne de contact installée en Belgique.
Lorsque je suis arrivée en Belgique, j’ai été logée chez une femme pendant une nuit. Le lendemain, elle m’a emmenée à l’Office des Étrangers et après un long entretien, j’ai été orientée vers le Centre d’Observation et d’Orientation de Neder-Over-Heembeek. Au début, ce n’était pas facile pour moi, mais, grâce à l’accueil et au soutien que j’ai reçus de mon assistante sociale du centre ainsi que de toute l’équipe, les choses ont été mieux. J’ai considéré mon assistante sociale comme ma mère. Ma tutrice m’a aussi beaucoup aidée psychologiquement et m’a donné un coup de main matériel.
Après deux semaines, j’ai été transférée au centre Fedasil de Florennes. Ça a aussi été difficile car je venais seulement de trouver mes repères dans le centre précédent et je m’y sentais bien. Heureusement pour moi, j’ai une amie de Neder-Over-Heembeek qui a été aussi transférée à Florennes. Ça m’a aidé pour me refaire de nouveaux amis. Mon assistante de Florennes m’a aidée à me réintégrer au sein du centre et au fur et à mesure, je me suis liée d’amitié avec d’autres jeunes.
Pour l’école, j’ai été inscrite à l’ITN de Namur en classe-passerelle, ce qui m’a permis d’être orientée en 5e année en technique de comptabilité. Ensuite, j’ai appris que j’étais enceinte. J’ai alors été transférée vers le centre Fedasil de Rixensart. Pour éviter de rater mon année scolaire, j’ai été inscrite en technique sociale, toujours en comptabilité. Mais après mon accouchement, j’ai connu des difficultés pour la continuité de ma scolarité.
J’ai connu Mentor-Escale via ma référente du centre. Elle m’en a parlé lorsque j’ai été reconnue réfugiée. Elle m’a conseillé d’aller rencontrer ce service car ils aident les jeunes à se débrouiller seuls lorsqu’ils doivent sortir du centre. J’ai pu rencontrer l’équipe et discuter de mes problèmes. Mon assistant social de Mentor-Escale m’a expliqué que dans la vie, il y a toujours des moments un peu plus difficiles mais qu’il faut toujours garder espoir et que si j’ai des difficultés, il sera là pour m’accompagner et m’aider à les résoudre. Il m’a aussi fait comprendre que je suis jeune et que j’ai encore beaucoup de choses à vivre… Donc je dois me concentrer sur mes projets de vie. Je viens fréquemment à Mentor-Escale pour rencontrer quelqu’un de confiance qui peut m’orienter pour mon avenir. Mentor-Escale m’aide ainsi à avancer dans la vie avec mon enfant.
Avoir un enfant n’est pas facile, mais j’ai du soutien et ça m’aide à gérer presque tout. En plus, je viens de trouver une place dans une crèche près de chez moi. Je cherchais depuis plusieurs mois pour pouvoir continuer mes études car c’est une fondamental pour mes projets. Je veux pouvoir m’occuper de moi sans dépendre d’autres personnes et me battre pour mon enfant afin de lui éviter ce que j’ai vécu. Je veux qu’il puisse avoir un lendemain meilleur.